• La toxicité du Glyphosate n’est pas qu’une affaire de dosage

    En réponse aux collectifs citoyens qui testent la présence de glyphosate dans leurs urines, six responsables de la FDSEA de la Vendée ont fait leur propre test. S’appuyant sur des résultats jugés rassurants (« moins de 0,10 µg/L de substance détectée »), ils défendent leur usage de la molécule : « Il n’y a pas de raison qu’on présente des taux anormaux si on suit toutes les recommandations des professionnels ». Leur pratique, affirment-ils, est sans risque pour l’environnement, le voisinage et eux-mêmes.

    Pour FNE Vendée, Christian Pacteau explique que cette manière de voir ignore les effets aujourd’hui bien documentés d’une exposition répétée à de faibles doses.

    La toxicité du Glyphosate n’est pas qu’une affaire de dosage

    Champ désherbé chimiquement (Sud-Vendée, 2019).

    Joël Limouzin, président de la chambre d'agriculture de la Vendée, affirme que la bonne pratique en matière de pesticides est : « la bonne dose, au bon moment, dans les bonnes conditions. » (Ouest-France du 15 octobre). Cette affirmation est centrée sur la pratique et non sur la toxicologie.

    En toxicologie, expérimentalement, on recherche d'abord la dose qui permet de tuer 50 % d'un lot d'une espèce animale. Les toxicologues parlent de toxicité aiguë. Cependant, à des doses plus faibles, voire extrêmement faibles, s'ajoute un second facteur non moins important : « l'exposition » des organismes, définie par sa durée ou sa répétition au cours du temps. Ainsi, une forte dose peut tuer quasi instantanément. Mais de faibles doses répétées au fil du temps ne sont pas sans effet pour autant. Elles entraînent une mortalité chronique décalée dans le temps, ou bien des effets physiologiques néfastes sur les organismes. Ainsi, montre-t-on que la dose de toxicité aiguë chez l’abeille peut être dans l’ordre du milliardième de gramme par abeille. Cependant une mortalité chronique peut être obtenue à 8 jours par une dose mille fois plus faible ! Les recherches scientifiques à ce sujet sont considérables. Elles démontrent d’une part qu'un même effet nécessite beaucoup moins de toxique à faible dose qu'à forte dose et d’autre part que les stades de développement les plus fragiles sont ceux de l’embryon, du fœtus et des jeunes enfants.

    Or, l'exposition aux faibles doses est infiniment plus fréquente que celle aux fortes doses, et surtout beaucoup plus pernicieuse. L'exposition récurrente aux goudrons du tabac en est un exemple type : aucune toxicité aiguë, exclusivement une toxicité à faible dose dont les effets se révèlent tardivement comme chacun sait. Si constater que « les taux de glyphosate dans les urines sont extrêmement faibles » conduit à conclure qu’il n’y aura pas d’effet, c’est là une grave erreur d’interprétation ! Aucun toxicologue académique n’acceptera jamais de prédire l’absence de dangerosité d’une exposition au nom de la faiblesse de la dose !

    Vouloir ignorer les effets des faibles doses très documentés est impardonnable. Cette ignorance met en danger les agriculteurs, le public, la biodiversité ! Pour le bien de tous, nous disons, nous, aux agriculteurs : sortez des pesticides, choisissez de vivre en harmonie avec la nature en pratiquant une des formes de l'agroécologie. Il est encore temps !

     

     

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