• La SNCF, le bois créosoté et ses nuisances.

    La voie ferrée Nantes-Bordeaux, dont le mauvais état et le manque d’entretien sont reconnus, fait l’objet de travaux de réhabilitation. Près de 700 traverses de chemin de fer neuves et en attente d’utilisation ont été stockées pendant plusieurs semaines de l’été et de l’automne 2012 dans l'emprise de la gare SNCF de Luçon, sans la moindre protection ; au grand dam de riverains incommodés par de fortes émanations de naphtalène.

    La SNCF, le bois créosoté et les nuisances.

    Une partie du stock de traverses en gare de Luçon, août 2012.

    Les travaux de rénovation des voies de chemin de fer, dont RFF (Réseau ferré de France) est le maître d’œuvre et la SNCF le maître d’ouvrage, utilisent deux types de traverses, en béton d’une part, en bois imprégné de créosote d’autre part.

    La créosote est un liquide huileux obtenu par la distillation de goudron de houille. Elle sert à lutter contre le pourrissement du bois. Ce produit se compose d’environ 300 éléments différents, et il peut contenir jusqu’à 85% d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont 60% de naphtalène.

    Il en existe plusieurs types, selon la température de la distillation, avec des teneurs différentes en éléments volatils : en particulier, une teneur moindre en naphtalène (à l’origine de l’odeur entêtante du produit) caractérise la créosote de type C, laquelle engendre moins de nuisances que celle de type B. C’est pour cette raison que la SNCF a substitué le type C au type B depuis plusieurs années (1).

    Alors, pourquoi, à Luçon, ces fortes émanations de naphtalène ? À vrai dire, la SNCF, saisie de cette question par Vendée Nature Environnement, répond plus par des hypothèses que par des faits… S’agit-il d’un stock de traverses importées ? Ou de traverses de fabrication française exceptionnellement imprégnées à la créosote de type B ? Nous ne le saurons sans doute jamais, et cela  indique une traçabilité insuffisante à laquelle il serait urgent de porter remède.

    Le caractère toxique de la créosote est aujourd’hui clairement reconnu : cette substance est un biocide carcinogène génotoxique à toutes les concentrations. Des risques pour l'environnement existent dès lors que du bois traité entre en contact direct avec le sol ou l'eau.

    L’utilisation de la créosote par le grand public est interdite depuis 2003. Faute de substitut, ses usages industriels perdurent, mais ils mériteraient clairement d’être mieux encadrés, et dans le cas des traverses de chemin de fer, pas seulement en fin de cycle, au moment de leur dépose et de leur traitement en tant que déchets dangereux.

    La SNCF, après avoir bâché le stock de traverses incriminé, a  promis une révision de son référentiel technique ; en tout état de cause, Vendée Nature Environnement restera attentive à ce dossier.

    __________

    (1) La SNCF dispose d'un centre dédié à la fabrication de ses traverses en bois : l'établissement industriel de l´équipement de Bretenoux-Biars, dans le Lot.

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